Bertrand Duvergé Thérapeute
 

Bertrand Duvergé, Hypnothérapeute et thérapeute de couple à Lille

Comprendre et prévenir le burn-out


Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est un état de fatigue physique, émotionnelle et mentale résultant d’un stress chronique lié au travail. Il touche de nombreuses personnes, indépendamment du secteur d’activité ou du niveau hiérarchique. En France, selon une étude de 2022, près de 2,5 millions de travailleurs seraient en situation de burn-out sévère.480 000 personnes en France sont concernées par un état de souffrance au travail, dont 7 % (soit environ 30 000 individus) seraient spécifiquement touchées par le burn-out. Apprendre à reconnaître les signes du burn-out et à le prévenir est essentiel pour préserver sa santé et son bien-être.

1. Les signes du burn-out

Le burn out ou  syndrome d’épuisement professionnel peut se traduire par des manifestations plus ou moins importantes, d’installation progressive et souvent insidieuse.il se manifeste progressivement et peut prendre différentes formes :

  • Fatigue extrême : une sensation d’épuisement constant, même après une nuit de sommeil.Des troubles du sommeil

  • Perte de motivation : un désintérêt croissant pour le travail et une sensation d’inefficacité.Diminution de la productivité, baisse de l’estime de soi

  • Troubles cognitifs : difficultés de concentration, oublis fréquents et prise de décisions plus compliquée. L’impression d’être submergé par le travail, difficulté d’organisation.

  • Irritabilité et isolement : tendance à s’éloigner des collègues et à ressentir plus de frustration ou d’irritabilité.

  • Symptômes physiques et émotionnels: anxiété, angoisse, irritabilité, maux de tête, douleurs musculaires, troubles digestifs, tristesse de l’humeur.

2. Les causes du burn-out

Plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement du burn-out, notamment :

  • Une surcharge de travail : des tâches trop nombreuses ou une pression excessive. En France, 63 % des salariés déclarent ressentir une charge de travail trop lourde.

  • Un manque de reconnaissance : absence de valorisation ou de feedback positif, manque d’équité entre les personnes.

  • Un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle : trop d’heures de travail et peu de temps pour soi. En 2021, plus de 37 % des actifs indiquent avoir du mal à concilier travail et vie privée.

  • Un environnement de travail toxique : conflits, manque de soutien ou culture d’entreprise stressante.

  • Un manque de contrôle : sentiment d’impuissance face aux décisions et aux responsabilités.

  • Des conflits de valeur et demandes contradictoires, ou encore un manque de clarté dans les objectifs et les moyens. 

La Haute Autorité de Santé évoque le sentiment d’ insécurité de l'emploi comme pouvant être un facteur de risque , et mentionne la notion de « risques individuels » comme des antécédents personnels ou familiaux, certains évènements de vie, le rapport au travail.

3.Prendre en charge le burn out

D’une part, la détection rapide d’un burn out va permettre de proposer une prise en charge rapide et efficace pour maximiser l'efficacité de l'intervention.

Le but de la prise en charge vise à traiter le trouble identifié ainsi qu’à agir sur le contexte socioprofessionnel à l’origine du trouble.

D’autre part, la prescription d’un arrêt de travail est le plus souvent nécessaire et va permettre à la personne de s’extraire de la situation professionnelle. La durée sera adaptée par le médecin en fonction de l’évolution du trouble et du contexte socioprofessionnel.

La première chose à faire est d’aller voir son médecin traitant qui va coordonner la prise en charge. Il pourra mettre en place un traitement médicamenteux si nécessaire. Ensuite il peut conseiller d’aller voir un psychologue, un thérapeute ou un psychiatre afin d’aider la personne à discuter sur ses difficultés professionnelles. L’intervention d’un psychiatre peut être demandée notamment pour poser un diagnostic ou une adaptation thérapeutique spécifique, prendre en charge un trouble sévère et poursuivre un arrêt maladie.

La prescription d’un traitement antidépresseur est uniquement recommandée dans le cadre de ses indications (troubles anxieux, troubles dépressifs).

Le traitement du trouble peut comporter une prise en charge non médicamenteuse fondée sur des interventions psychothérapeutiques ou psychocorporelles effectuées par un professionnel de santé ou un psychologue formé à ces techniques.

Dans tous les cas, il est conseillé que le médecin traitant se mette, avec l’accord du patient, en relation avec son médecin du travail ou celui d’une consultation de pathologie professionnelle pour alerter et avoir un éclairage sur le lieu de travail.

L’analyse du poste et des conditions de travail est en effet indispensable. Celle-ci est réalisée par l’équipe pluridisciplinaire coordonnée par le médecin du travail. Des actions de prévention (individuelle et/ou collective) sont préconisées en conséquence.

La prise en charge des aspects médico-socioprofessionnels et psychologiques est indispensable, notamment pour aider les patients dans les démarches médico-administratives : orientation vers les consultations de pathologie professionnelle, services d’assistante sociale, etc.

Lors du retour au travail la personne devra être accompagnée afin d'analyser les causes de son burnout et de mettre en place les différentes solutions afin d’éviter une rechute

4. Prévenir et gérer le burn-out

Il est possible d’agir en amont pour éviter le burn-out et retrouver un équilibre de vie :

  • Apprendre à dire non : Il est crucial de fixer des limites claires. Acceptez uniquement les tâches que vous pouvez raisonnablement gérer et osez exprimer vos limites à vos collègues et supérieurs.

  • Organiser son temps efficacement : Établissez des priorités, planifiez vos journées et déléguez lorsque cela est possible. Utiliser des outils de gestion du temps peut également améliorer votre productivité sans sacrifier votre bien-être.

  • Prendre soin de son corps et de son esprit : Adoptez une bonne hygiène de vie avec une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un sommeil de qualité. Pratiquer des activités relaxantes comme la méditation, le yoga ou la lecture peut aussi aider à réduire le stress.

  • Se déconnecter du travail : Il est essentiel de prendre du temps pour soi et de limiter l’usage des outils professionnels en dehors des heures de travail. En France, la loi sur le droit à la déconnexion adoptée en 2017 vise à limiter les sollicitations professionnelles hors temps de travail.

  • Créer un environnement de travail sain : Favorisez des relations harmonieuses avec vos collègues et supervisez votre charge de travail de manière à éviter l’accumulation de stress.

  • Se ménager des pauses : Accordez-vous des moments de pause réguliers dans la journée. Même quelques minutes de respiration ou de marche peuvent réduire le stress et améliorer votre concentration.

  • Demander du soutien : Ne restez pas isolé face aux difficultés. Parlez à vos proches, consultez un professionnel ou sollicitez des ressources internes à l’entreprise, comme les services de ressources humaines ou des groupes de soutien.

  • Envisager une reconversion ou un changement d’environnement : Dans certains cas, un changement de poste ou de carrière peut être la meilleure solution pour préserver sa santé mentale.

Conclusion

Le burn-out est une réalité qui peut toucher tout le monde, mais il n’est pas une fatalité. En étant attentif aux signes précurseurs et en adoptant des stratégies de prévention, il est possible de protéger son bien-être et de préserver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Prendre soin de sa santé mentale et physique doit être une priorité, car un travail ne vaut jamais le sacrifice de son bien-être.


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